Pour un gars à tendance hyperactive comme moi, l’espace d’une carlingue et le temps d’un trajet sont une chance extraordinaire. Un airbus et douze heures de vol pour arriver au Pérou. Une parenthèse enchantée. Pas la peine de se trouver d’excuses pour ne rien avoir à faire : il n’y a rien à faire dans un avion. Rien pendant neuf heures, c’est à dire 12 - les 3 heures d’autonomie de mon ordinateur. Pendant trois heures, j’ai donc travaillé, en écoutant le requiem de Gabriel Fauré, un Cd pioché dans la CDthèque qui m’était proposée. Magnifique mais austère. Mais surtout magnifique.

Restent neuf heures. Une heureuse éternité. L’apéro d’abord : deux whisky coca. Je ne bois jamais de whisky coca. Sauf en avion. Un forme de tradition. Puis le repas. Arrosé d’un petite bouteille de rouge. Puis le dessert, accompagné d’un verre de whisky. M’enivrer légèrement est une autre de mes traditions favorites en avion. Le tout en regardant un film à la télé.

Sur ce vol Air France, un écran personnel et une vidéothèque d’une trentaine de films. Un choix suffisamment large pour ne pas se taper que des navets, suffisamment restreint pour ne pas se contraindre à ne regarder que des chefs d’œuvre. Ai commencé par Le prénom. Un film de circonstance, quatre mois avant la naissance de mon troisième fils. Je ne l’appellerai pas Adolphe. Bof. Puis Sur la piste du Marsupilami. Plus que Bof. Pourquoi la critique encense-t-elle toujours les films d’Alain Chabat ? J’avais gardé le meilleur pour la fin : Moonrise Kingdom de Wes Anderson. Un bijou de beauté graphique et de poésie. Et en plus, le héros, un scout d’une douzaine d’années qui fait une fugue avec sa dulcinée, ressemble beaucoup à Maëlo, mon fils aîné.

J’adore l’avion.